Et si on remettait ça ?

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Depuis que mon Rayon de Soleil et là, et surtout, depuis que j’ai repris le travail à 100%, j’avoue que c’est quasiment un miracle d’avoir cinq minutes à moi. L’arrivée d’un enfant chamboule notre vie, on le sait, on le dit, mais je ne m’imaginais jamais à quel point avant que ma puce ne soit là. Mais je n’écris pas pour me plaindre aujourd’hui, bien au contraire. Avoir un petit bout de chou qui vient vous faire un bisou le matin avant que vous ne partiez au travail, qui vous badigeonne de petit Lu sur votre tailleur alors que vous franchissez le pas de la porte, cela n’a pas de prix (même si cela ne fait pas forcément rire sur le moment).

Et j’ai même terriblement envie de remettre cela…

Tellement, que c’est prévu pour bientôt. Nous allons récupérer (si j’ose dire) les deux embryons congelés qui nous restent. Tout est planifié, j’ai commencé le traitement, le voyage est prévu et organisé depuis longtemps. Il faut avouer qu’un TEV (Transfert d’Embryon Vitrifié), c’est nettement plus simple qu’un cycle « frais ».

Je suis à nouveau pleine d’interrogations, de questions, mais elles sont très différentes de celles qui m’habitaient lors de notre première tentative. Donneuse, pas donneuse, ce sont mes (nos) embryons que nous allons récupérer. Si je m’inquiète pour l’avenir, ce n’est pas le comment de la conception qui m’inquiète, mais bien plutôt toutes les questions que se posent les parents qui envisagent un second enfant : l’aimerais-je autant, mieux, autant, que le premier ? Pourrais-je consacrer autant de temps et d’amour à chacun d’entre eux ? Ne prétériterais-je pas mon Rayon de Soleil alors que nous avons une si belle relation ? Comment accepterai-t-elle cette nouvelle arrivée dans la famille ?

Nous avons eu tellement de chance que cela marche « du premier coup », je n’arrive pas à m’imaginer que cela puisse encore marcher une seconde fois. Je l’espère de tout cœur, bien entendu, mais je me dis que cette chance s’arrêtera bien à un moment ou un autre… tellement de choses peuvent tourner mal ! D’abord, les embryons peuvent ne pas supporter le processus de de-vitrification, et il n’y aura peut-être rien à transférer… ensuite, comme pour chaque tentative, les embryons peuvent ne pas s’implanter… et que se passerait-il si les deux embryons s’implantaient, au contraire ? Passer d’un enfant à trois, d’un coup… quelle aventure ! Je ne parle même pas de la grossesse et de ses éventuels risques, on avisera si la situation devait se produire…

Et si cela ne devait pas marcher, que ferions-nous ? Nous arrêterions-nous là, repartirions-nous sur un nouveau cycle ? Nous ne savons pas. Nous sommes heureux avec notre fille, et peut-être que nous comprendrons de cette manière que le destin a voulu que nous ayons un enfant, pas deux. Mais dans la mesure où nous avons des embryons, je veux leur donner leur chance. C’est aussi pour cela que j’envisage de transférer les deux, malgré le risque de gémellité, car les deux embryons sont vitrifiés ensemble et il n’est pas possible de n’en dévitrifier qu’un — il est possible d’envisager de vitrifier à nouveau l’un d’entre eux, mais les probabilités qu’il survive à ce régime sont assez réduites.

C’est une nouvelle aventure qui commence peut-être, et j’espère vous donner des nouvelles assez vite. Bonnes ou pas, nous sommes conscients que nous avons déjà eu énormément de chance : il y a des couples qui même en recourant au don (simple ou double), n’arrivent toujours pas à être parents. Je pense à eux, j’en « fréquente » virtuellement tous les jours sur les forums. Mais si vous êtes à ce jour en plein questionnement à propos du don, je vous encourage vraiment à tenter cette aventure. Je ne sais pas ce que l’avenir nous réserve, peut-être que notre fille nous en voudra de ne pas pouvoir connaître sa donneuse, peut-être qu’elle ne se posera jamais la question. Ce que je sais, c’est que grâce au don, j’ai pu faire la connaissance de ce merveilleux petit être qui rempli mon cœur et chaque instant de ma vie.

Comment on entretien un mythe

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Au cours d’un parcours de PMA, qu’il soit accompagné d’un don d’ovocytes ou non, d’un double don ou non, on « croise » en général d’autres femmes et d’autres couples dans la même situation. Pas toujours en « vrai », souvent par le biais de forums ou de sites consacrés à ce sujet. Car il est vrai que trouver les bonnes informations tient parfois du parcours du combattant, et sans ces forums, mais aussi ces ami(e)s virtuel(s) qui nous accompagnent dans ce processus, cela peut être très difficile de tenir le coup psychologiquement. Et dans ces groupes de soutien, on fait forcément, d’une manière ou d’une autre, connaissance d’autres femmes qui nous soutiennent et que nous soutenons à notre tour lorsque nous le pouvons — mais sans vraiment les avoir rencontrées physiquement.

Mais il y a parfois des choses qui nous dérangent. Je vais vous relater le cas de C., une femme elle aussi d’une quarantaine d’années, qui elle aussi a fait recours au don d’ovocytes en Espagne avec son conjoint, parcours couronné de succès puisqu’elle a accouché d’un petit garçon il y a quelques mois. Elle n’en a pas parlé à sa famille ou à ses proches, bref nous sommes dans une situation tout à fait similaire. Jusque-là, rien à redire.

C. travaille dans la nutrition, et écrit un blog sur le sujet. Là encore, rien que de très normal. Sauf que son dernier article était expressément consacré à la nutrition des femmes après 40 ans qui souhaitent avoir un enfant — présentant son propre cas comme un exemple de réussite. Mais bien entendu, elle a omis de préciser que sans l’aide de la médecine, et le don généreux d’une autre femme, elle ne serait probablement pas du tout maman à ce jour, et que bonne nutrition ou non, cela n’aurait très probablement rien changé.

Alors ce qui me choque, ce n’est pas de dire « mangez sain et vous tomberez plus facilement enceinte », parce que cela ne peut pas faire de mal de bien manger, de déstresser, de faire de l’exercice, mais de présenter la nutrition comme LA solution qui a permis à cette femme d’être maman après 40 ans, alors que l’on sait bien — enfin, moi je le sais — que cela n’a rien à voir, c’est de tromper ses lectrices potentielles — et donc, les femmes en pré-ménopause en général — et de nier le parcours difficile que certaines femmes doivent mener pour arriver à devenir enfin maman. Pour certaines cela prend des années de traitements, d’examens, de prises de sang, d’angoisses, de transferts et de ponctions, et qu’une femme qui soit passé par là puisse écrire qu’il suffit de bien manger pour y arriver — c’est de l’hypocrisie. J’en reviens à mon article sur toutes ces femmes, connues ou moins, qui deviennent maman comme par miracle et avec une facilité déconcertante, et sans que le don d’ovocytes ne soit jamais évoqué.

Moi non plus, je ne veux (peux pas) pour le moment en parler à mes proches, mais il ne me viendrait pas à l’idée de dire que c’était facile, ou que c’est parce que je me suis bien nourrie, ou que j’ai eu une bonne hygiène de vie. J’espère pouvoir un jour en parler librement — à ma fille, au moins, car elle mérite de le savoir et qu’à mon avis il n’y a rien de pire que le secret — mais entretemps j’essaierai de ne pas entretenir une vision idéaliste et édulcorée de la vie des femmes et des couples qui doivent recourir à la PMA. Non, rien n’est simple dans ce processus. Rien n’est facile. C’est un combat de chaque jour et seule l’issue, parfois heureuse, fait que cela vaut la peine de le tenter.

Après un an d’absence…

L’autre jour, mon cher et tendre me dit « tiens au fait, tu ne mets plus à jour ton blog ? ». « Mon quoi ? », lui réponds-je , je souvenant du même coup qu’en effet, j’avais commencé à écrire notre aventure sur le don d’ovocytes il y a quelques mois. Et qu’en effet, je n’y ai plus écrit une ligne depuis des lustres, laissant peut-être quelques lectrices et lecteurs dans l’expectative par rapport à notre parcours.

Alors déjà, pour donner des nouvelles, j’ai donné naissance à une merveilleuse petite fille en août 2012. Oui, ce fameux test positif dont j’ai parlé il y a plus d’une année, et sur lequel j’ai laissé ce blog sur une note presque finale, s’est transformé en un miracle enfin réalisé, une nouvelle vie qui a bouleversé la mienne bien au-delà de ce que j’aurais pu penser, mais surtout qui m’a donné la chance de devenir mère. De ces deux embryons implantés à Madrid en novembre 2011, une petite existence a fait son nid en mon sein, a mis son nez dehors après neuf mois d’une grossesse sans gros accrocs pour chambouler ma vie et à peu près tout ce que j’en savais.

Pourquoi ne pas l’avoir écrit, dit avant ?

Sans doute avais-je besoin de me protéger, de m’enfermer dans une bulle durant cette gestation. Sans doute une trop grande peur de l’échec, de devoir annoncer un jour ou l’autre une autre fausse couche, de devoir encore « repasser par la case départ ».

Je ne suis pas restée passive pour autant; durant cette grossesse, et bien entendu après la naissance, j’ai découvert un monde nouveau pour moi : celui de la parentalité, de la naissance douce, du parentage proximal, de la puericulture en général. Un monde auquel je ne m’étais jamais intéressée, tout simplement parce qu’il ne me touchait pas. Et c’est de celà que j’ai envie de parler, d’écrire, aujourd’hui, et non plus du difficile chemin qui m’y a menée.

J’espère arriver désormais à reprendre un peu l’écriture de ce blog, mais justement de parler de sujets qui me sont plus proches en ce moment. J’ai commencé à écrire ce blog « à reculons », à savoir que souvent j’écrivais son contenu bien après que les évènements ne se soient produits, changeant au besoin la date de publication. J’ai envie maintenant de vivre le présent (voire d’envisager le futur) et de ne pas me concentrer sur le passé — non pour le nier, mais parce qu’une page s’est tournée.

Et le don, dans tout ça, je l’oublie ?

Non je ne l’oublie pas, comment le pourrais-je ? Sans le don je ne serais pas celle que je suis aujourd’hui. J’en reparlerai sûrement, mais toute cette aventure m’a profondément, complètement changée, à un point que je n’aurais pu imaginer. C’est le plus beau cadeau que j’aie reçu dans ma vie, ma fille est mon Rayon de Soleil et c’est d’ailleurs comme ça que  je l’appellerai désormais dans ce blog. Etrangement, le fait qu’elle soit issue d’un don est devenu presque anecdotique. Depuis la première échographie, elle est indiscutablement et définitivement ma fille, sans aucun doute possible.

Me ressemble-t-elle ?

Je ne sais pas. La famille — qui n’est donc pas au courant de notre démarche de don pour le moment — nous trouve plein de ressemblances physiques. Elle aurait mon nez, mon menton… personnellement, je ne recherche pas ces similitudes même si parfois je me demande en quoi les neuf mois dans mon ventre ont façonné ce petit être, et en quoi ce qu’elle est aujourd’hui est issu de la génétique ou non. Mais une chose est sûre : je n’ai aucun regret, je recommencerais mille fois s’il le fallait. Elle ne serait pas plus ma fille si elle était issue de mes propres ovocytes, je ne l’aimerais pas plus, et peut-être même que je mesurerais moins la chance inouïe que j’ai de l’avoir.

Merci ma donneuse, merci la science, merci la vie !

L’attente

Pour toutes les femmes tentant de tomber enceinte, les deux dernières semaines du cycle sont toujours sources d’angoisse. Angoisse de voir arriver les tant redoutées « vilaines », angoisse de faire un test de grossesse trop tôt, angoisse que le test soit négatif, angoisse de ressentir des symptômes ou au contraire de ne pas en ressentir… la liste est longue.

Dans le cadre d’une fécondation in vitro, on sait qu’un ou plusieurs embryons ont été implantés. Mais il est impossible de savoir à l’avance si ces embryons ont continué leur croissance au sein de l’utérus et qu’ils ont bien élu domicile pour les mois à venir dans le ventre de leur future maman.

L’implantation d’un embryon dans l’utérus est encore un phénomène dont les mécanismes ne sont toujours pas complètement compris de nos jours. Les embryons parfaitement sains, transférés dans un utérus « parfait » peuvent néanmoins ne pas s’implanter. C’est pour cela que la fécondation in vitro n’offre pas dans tous les cas des taux de réussite supérieure à une grossesse naturelle.

Ces deux semaines d’attente sont souvent les plus dures à vivre, entre l’espoir que la procédure ait fonctionné et la crainte de se réjouir trop vite car rien n’est acquis. En général, les cliniques recommandent d’attendre 10 à 15 jours avant de réaliser une prise de sang. Elles déconseillent également de faire les tests du marché, appelés également communément « test pipi », car leurs résultats ne sont pas toujours fiables ou difficilement interprétables.

C’est une période où en tant que femme on ne cesse de se poser des questions et d’observer ou d’écouter son corps. On scrute le moindre tiraillement, la moindre crampe, le moindre gargouillis, les changements de notre corps, les maux de tête, la fatigue, tout en se demandant s’il s’agit d’un bon signe ou si ce ne sont que des effets secondaires des traitements auxquels nous sommes soumises. Car il ne faut pas oublier qu’en parallèle, nous devons suivre des traitements assez lourds d’oestrogènes et de progestérone, lesquels entraînent leur lot d’effets secondaires et de symptômes qui sont assez proches de ceux d’un début de grossesse.

Dans mon cas, j’ai ressenti le soir du transfert de légers tiraillements dans le bas-ventre, tiraillements qui n’étaient pas vraiment douloureux, mais assez constants. Puis, pendant plusieurs jours j’ai eu assez peu de symptômes, mais j’ai noté que mon chien me suivait partout où je me rendais, comportement qu’il avait déjà eu lors de la première grossesse naturelle. C’est probablement le signe auquel j’ai prêté le plus d’importance durant cette longue attente. Il semblerait en effet que nos compagnons, qu’ils soient chiens ou chats, ressentent bien avant nous les changements qui s’opèrent dans notre corps.

Et dans mon cas, il semblerait bien que mon chien ait eu raison, puisque la prise de sang nous a donné un joli positif. Nous sommes bien entendus fou de joie, mais n’osons encore trop y croire. Nous sommes encore en tout début de grossesse, est malheureusement l’histoire nous a appris que rien n’est joué. Néanmoins, sommes ravis que cette tentative ait marché au premier coup, sachant que nous avions environ 30 % de chances de réussite.

Jour de transfert

Nous sommes dimanche, et c’est le grand jour !

En effet, nous avons appris après la ponction de jeudi que 10 ovocytes avaient été ponctionnés, et huit avaient été fertilisés, ce qui est un bon résultat.

Les jours suivants seront décisifs pour l’évolution des embryons, et en fonction de celles-ci, le transfert aura lieu à trois jours ou à cinq jours, au stade blastocyste.

Les embryons se développant bien, l’embryologiste considère que cela ne sert à rien de les pousser à cinq jours, et le transfert est donc prévu pour aujourd’hui dimanche.

Nous nous rendons donc à la clinique à la fois plein d’appréhension et d’excitation, sachant que ce moment peut changer notre vie à jamais, mais aussi que l’échec n’est jamais très loin et que comme pour tout protocole de fécondation in vitro, il n’y a aucune garantie de succès.

Le transfert en lui-même s’est très bien passé. Pour certaines femmes, cette petite intervention peut être douloureuse, mais dans mon cas elle était tout au plus désagréable. Nous transférons à ce moment deux embryons, et conservons encore un embryon de bonne qualité pour une tentative ultérieure, et qui est donc congelé (vitrifié).

Mon compagnon m’accompagne dans tout ce processus, et je dois dire que c’est un moment un peu magique, où les émotions balancent entre l’espoir, la joie, la tristesse et la peur. La peur justement, ou peut-être devrais-je dire l’angoisse, qu’il faut apprivoiser durant toute l’aventure.

Après le transfert, nous rentrons tranquillement à l’hôtel en taxi, et bien que les consignes soient de rester au calme, nous allons quand même déjeuner sur une terrasse proche de l’hôtel. Nous avons déplacé notre retour au lendemain, afin de ne pas voyager le jour même du transfert. Au final donc, nous serons restés à Madrid un jour de plus que prévu.

Commence maintenant la grande période d’incertitude en attendant la prise de sang fatidique, deux semaines plus tard, qui nous confirmera ou infirmera le succès du transfert.

Premier rendez-vous

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Aujourd’hui je rencontre enfin la doctoresse qui gère la clinique. Initialement, ce rendez-vous était prévu pour faire une prise de sang qui était manquante dans mon dossier. Mais, preuve à l’appui, ce test avait déjà été fait bien avant et figurait bien dans mon dossier. Encore une erreur de ma correspondante…

Donc finalement, la doctoresse en a profité pour faire une échographie afin de mesurer mon endomètre, qui se révèle être en ordre, et j’ai enfin droit à une explication quant au retard de date. En réalité, la donneuse a répondu lentement à la stimulation, et c’est pour cela que la clinique a estimé qu’il était mieux de faire la ponction plus tard.

Il aurait été tellement plus simple de m’en informer dès le début !

La date du 24 est donc maintenue, la ponction aura donc lieu le lendemain, ce qui nécessitera une nouvelle visite à la clinique pour la collecte de sperme.  Le transfert aura lieu trois ou cinq jours après, en fonction de l’évolution des embryons.

Une date ! Enfin !

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Il pleut. Nous décidons d’aller faire les musées. Le moral n’est pas au beau fixe, alors autant s’occuper l’esprit.

Nous marchons jusqu’au Prado, pour découvrir que le musée est fermé jusqu’en janvier 2012. Il y a bien une exposition temporaire des oeuvres de l’Hermitage, mais cela ne nous tente pas pour le moment.

Nous décidons de pousser jusqu’au musée de la Reina Sophia, pour découvrir qu’il est fermé le mardi. Ah, évidemment, fermé le mardi : c’est très logique.

C’est donc le Thyssen-Bornemisza que nous visitons.

La clinique nous confirme enfin une date ! Cela sera le 24. Bon, trois jours de retard, c’est pas optimal, mais les dégâts sont limités.

Je n’ai encore reçu aucune explication de la clinique en ce qui concerne la raison de ce délais, et j’en suis très fâchée.

Madrid

Après s’être levés à 4h30 du matin (sic !) et un vol tranquille mais néanmoins fatiguant, nous voilà dans la capitale espagnole.

Le temps est gris et pluvieux, un peu le reflet de mon humeur du jour. Mais nous avons décidé de profiter au maximum de notre séjour, et ne nous laissons pas abattre.

Direction l’hôtel, où par chance nous pouvons prendre notre chambre dès le matin, et c’est avec plaisir que nous plongeons dans les bras de Morphée pour une petite « sieste » très matinale.

En attendant le téléphone de la clinique, nous passons l’après-midi à flâner dans les rues de la ville, sans objectif autre que de prendre la « température » de la ville. Un rayon de soleil vient même nous accompagner durant nos pérégrinations.

Puis vient le téléphone tant attendu :

Clinique : — Bonjour, alors pour la date de la ponction, on ne sait toujours pas.

Moi : — Hein ? Comment ça ? Vous savez qu’on est à Madrid maintenant hein ?

Clinique : — Oui oui, mais on a vu la donneuse ce matin et c’est pas encore bon.

Moi : — Mais vous avez une date quand même non ?

Clinique : — On revoit la donneuse demain, nous vous donnerons plus d’informations. Mais la ponction n’aura pas lieu avant le 24 au plus tôt, peut-être même le 25 ou le 26 !

Moi (estomaquée) : — Mais on rentre le 27, cela ne va pas jouer ! Qu’est-ce qui se passe à la fin ?

Clinique : — Tout va bien, vous savez c’est la nature, on ne peut pas prévoir ! Je vous donne des informations demain.

Je raccroche, catastrophée. Si la ponction se passe le 25 ou le 26, il faudra prolonger notre séjour. Et ce d’autant plus si on pousse les embryons au stage de blastocystes, à J+5 ! J’imagine déjà tout ce que ça va impliquer : frais d’hôtel plus élevés, explications compliquées avec les proches et le travail.

Je n’ai vraiment pas besoin de tout ce stress. Et si c’était à refaire, j’attendrai vraiment la date définitive et confirmée de la clinique avant de partir.

Un long dimanche pas si tranquille

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Je passe cette journée de dimanche dans l’attente de nouvelles de la clinique.

J’ai beau consulter mes e-mails toutes les 30 minutes, rien, nada, le silence absolu.

S’il y a un truc que je déteste, c’est l’attente.

De guerre lasse, j’appelle à la clinique vers 17h.00. Par chance, je tombe sur ma correspondante, qui semble un peu suprise :

Moi : — Bonjour, je viens pour avoir des nouvelles de la donneuse

Elle : — Ah mais la clinique est fermée le dimanche !

Moi : (silence interloqué puis) — Mais c’est vous qui m’avez dit que j’aurai des nouvelles aujourd’hui ! Je ne l’ai pas inventée celle-là quand même !

Elle : — Je ne sais rien de plus que jeudi, je vous contacte demain matin.

Moi : — Oui, demain matin nous serons à Madrid. J’en déduis que la ponction n’aura pas lieu demain ?

Elle : — Je ne sais pas, je vous dis demain.

Moi : — Mais cela aura lieu, hein, ou on arrête tout ?

Elle : — Oui oui cela aura lieu, mais je vous dis demain.

Je raccroche, un peu dépitée. Mais que se passe-t-il ?

La seule certitude que j’ai, c’est que demain matin je prends un vol très tôt et qu’il vaudrait mieux que j’aille me coucher. Mais je ne me sens pas en confiance…

Méli-mélo de dates

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Je reçois des nouvelles de la clinique, mais pas celles que j’attendais.

Je n’ai encore réservé aucun vol, aucun hôtel (et je m’en félicite), mais il devient urgent de planifier un peu ce voyage.

J’ai des obligations ici aussi, et si j’ai posé mes vacances pour la semaine du 21 au 25, il y a aussi le chien a placer dans la famille pour ces dates-là, et c’est assez difficile d’expliquer aux proches pourquoi l’on ne peut pas confirmer la date de départ à quelques jours du départ prévu (et je ne parle pas de celle de retour !).

Car bien entendu, ma proche famille n’est pas au courant de ma petite « aventure ».

(Dialogue « imaginé » pour décrire l’échange de courriel de ce jour entre la clinique et moi) :

Clinique : — Bonjour, nous ne pouvons pas confirmer la date du 21 novembre.

Moi : — Ah mais alors quand pourrez-vous confirmer une date ?

Clinique : — Nous n’aurons pas de nouvelles avant le 20.

Moi :– Mais mais, le 20 c’est un dimanche ! Et alors, cela veut dire que la ponction n’aura pas lieu le 21?

Clinique : — Nous ne pouvons rien dire avant le 20, mais c’est possible que cela ait lieu le 22 ou le 23.

Moi :– Bon, alors je vais prendre mes dispositions, merci, mais ça va pas être commode à arranger tout ça.

Etant donné qu’il est toujours possible que la ponction ait lieu le 21, il faut bien que je commence à réserver quelque chose. Je ne pourrai pas tout faire en dernière minute le 20 ! Les vols disponibles se raréfient, je réserve donc un vol très matinal le 21 au matin (départ 7h !), au cas où il faudrait être là le 21, ainsi qu’un hôtel au centre de Madrid.

Bon, ça c’est fait, il ne reste plus qu’à attendre des nouvelles dimanche. Le stress monte, cette incertitude n’est pas très bonne au début d’un processus de FIV !